Domaines skiables : Comment survivre entre écologie et ski-bashing ? Les secrets des professionnels de la montagne

Depuis le printemps dernier, de nombreux projets d’aménagement de domaines skiables ont été suspendus ou abandonnés. La pression exercée par les associations écologistes, associée à des normes de plus en plus strictes sur le plan environnemental, remet en question la capacité des exploitants de domaines skiables à investir dans les années à venir. Face à cette situation, les acteurs du secteur se mobilisent pour défendre leur activité tout en préservant l’environnement.

Les oppositions environnementales ont joué un rôle non négligeable dans ces suspensions ou abandons de projets. Les exploitants de domaines skiables se retrouvent souvent accusés de « poursuivre de façon déraisonnée un modèle aménagiste qui détruit notre écosystème depuis de nombreuses années », selon les mots d’une association écologiste. Pourtant, ils affirment être favorables à une écologie responsable et non punitive, prêts à mieux réfléchir en amont et à limiter les aménagements pour préserver la montagne.

Les exploitants de domaines skiables mettent également en avant leurs efforts pour minimiser leur impact sur l’environnement. Ils soulignent que la consommation d’eau liée à la neige de culture dans toutes les stations de ski françaises représente l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 200 000 habitants. De plus, cette eau est empruntée à la nature pendant l’hiver et restituée à la fonte des neiges, sans altération. Ils insistent sur le fait qu’ils sont les premiers écologistes de la montagne, car ils en dépendent économiquement et qu’ils ont à c?ur de la préserver.

Cependant, les normes environnementales de plus en plus strictes compliquent la mise en ?uvre des projets d’aménagement. Les délais pour obtenir les autorisations sont plus longs, les études d’impact sont de plus en plus conséquentes. Les exploitants de domaines skiables déplorent également une certaine influence des opposants environnementalistes sur l’administration française, craignant que cela ne freine considérablement les possibilités d’aménagement dans les années à venir.

Malgré ces difficultés, il est essentiel de trouver un équilibre entre préservation de l’environnement et développement économique des territoires de montagne. En effet, le secteur du ski génère 120 000 emplois directs et indirects en France, et un euro dépensé dans un forfait de ski génère en moyenne sept euros de retombées économiques locales.

Pour faire face à ces enjeux, les exploitants de domaines skiables ont décidé de s’engager dans une démarche éco-responsable. Ils se fixent des objectifs ambitieux, tels que l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2037, et travaillent à améliorer les zones déjà exploitées plutôt que d’étendre les domaines skiables. Ils souhaitent également informer et sensibiliser les administrations et le grand public sur le fonctionnement du ski et sur les retombées économiques qu’il génère.

Malgré les résistances et les défis environnementaux, le secteur du ski reste attractif pour les touristes, même en période de faible enneigement. Il est donc primordial de trouver des solutions qui concilient préservation de l’environnement et développement économique, en continuant à investir de manière responsable dans les domaines skiables.

Les exploitants de domaines skiables font face à de nombreuses contraintes environnementales et oppositions, mais ils restent engagés dans une démarche de préservation de la montagne tout en développant leur activité. L’avenir des domaines skiables dépendra de leur capacité à innover et à répondre aux enjeux environnementaux, tout en sensibilisant le grand public sur les retombées économiques positives de cette activité.